La gonarthrose correspond à l’arthrose du genou. Il s’agit d’une atteinte articulaire chronique qui survient au niveau du genou et qui est caractérisée par une destruction du cartilage. Les deux genoux sont généralement touchés. Une prise en charge adaptée est préconisée pour soulager les douleurs et lutter contre les désagréments de l’arthrose.
La gonarthrose, qu'est-ce que c'est ?
La gonarthrose est un type d’arthrose, c’est-à-dire une pathologie articulaire chronique. Cette maladie est caractérisée par une dégradation du cartilage articulaire. L’arthrose est la maladie articulaire la plus répandue.
La gonarthrose désigne spécifiquement l’arthrose du genou. Dans la majorité des cas, elle affecte l’articulation fémoro-tibiale reliant le fémur (os de la cuisse) au tibia (os de la jambe). Toutefois, elle peut aussi affecter l’articulation fémoro-patellaire entre le fémur et la rotule, ou patella (petit os à l’avant du genou). Enfin, il existe quelques cas où les deux articulations sont touchées simultanément.
En cas de gonarthrose, les deux genoux sont souvent touchés.
Causes de la gonarthrose
Le développement d’une gonarthrose est généralement dû à l’accumulation de nombreux facteurs de risque. On parle de cause multifactorielle. La liste des facteurs de risque est détaillée ci-dessous.
Facteurs de risque de la gonarthrose
De nombreux facteurs semblent favoriser le développement d’une gonarthrose :
- l’âge, l’arthrose étant plus fréquente à partir de 50 à 60 ans ;
- le sexe féminin, la gonarthrose se manifestant plus souvent chez les femmes, en particulier après de la ménopause ;
- des facteurs génétiques ;
- le genu varum qui correspond à une déviation de l’axe de la jambe avec les genoux partant vers l’extérieur ;
- le genu valgum qui se traduit par une déviation de l’axe de la jambe avec les genoux partant vers l’intérieur ;
- le surpoids entraînant une surcharge au niveau des articulations ;
- le port fréquent de charges, ce qui engendre également une surcharge au niveau des articulations ;
- la pratique répétitive ou intensive de certaines activités, provoquant des microtraumatismes et entraînant un surmenage des articulations et des ligaments ;
- les traumatismes du genou tels que la rupture du ligament croisé antérieur, la lésion du ménisque, des fractures ;
- certaines maladies métaboliques comme la goutte ;
- certaines maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde ;
- certaines pathologies infectieuses comme l’arthrite infectieuse.
Personnes concernées par la gonarthrose
L’arthrose est une pathologie plus fréquente avec l’âge. Les experts estiment qu’elle concerne 3 % de la population avant 45 ans, 65 % après 65 ans et 80 % après 80 ans. L’arthrose peut sévir à différents niveaux de l’organisme. L’arthrose du genou, la gonarthrose, représenterait 30 % des cas.
Une gonarthrose peut toutefois se manifester de façon plus prématurée. Les personnes concernées ont souvent subi des traumatismes provoqués par la pratique de certains sports sollicitant énormément les genoux.
Diagnostic de la gonarthrose
Le diagnostic de la gonarthrose s’appuie généralement sur :
- un examen clinique soutenu par un interrogatoire afin d’évaluer le type de douleur, la gêne ressentie ou encore la mobilité du genou ;
- des examens d’imagerie médicale pour évaluer l’état de l’articulation et préciser la nature de la gonarthrose.
Le diagnostic peut impliquer un rhumatologue, un spécialiste des affections osseuses, musculaires et articulaires.
Examen radiographique pour diagnostiquer l’arthrose du genou
Le genou est une articulation complexe entre fémur, tibia et rotule. La gonarthrose ou arthrose du genou peut ainsi concerner une partie de l’articulation (arthrose fémoro-patellaire ou fémoro-tibiale) ou sa totalité, bien que cela soit plus rare. L’examen radiographique apporte cette précision pour diagnostiquer la gonarthrose mais surtout pour adopter le traitement médical approprié, conformément aux recommandations de l’EULAR.
Les radiographies permettent aussi de révéler :
- un éventuel pincement de l'interligne articulaire lié à l’amincissement du cartilage et aux potentielles fissures de celui-ci ;
- la présence d’ostéophytes aussi appelés « becs de perroquet ». L’ostéophytose se caractérise par des excroissances osseuses qui se forment à l’extrémité d’un os en réaction à l’usure du cartilage ;
- une possible condensation de l’os sous-chrondral qui soutient l’articulation faute de cartilage pour le protéger ;
- des cavités dans l’os appelées géodes, symptomatiques de l’arthrose ;
- le degré d’usure de l’os sous-chondral en cas d’arthrose avancée.
Une fois le diagnostic établit avec certitude, un protocole spécifique vous sera prescrit afin d’enrayer le processus et de soulager l’articulation.
Les symptômes de la gonarthrose
Douleur du genou : le signe typique de la gonarthrose est une gonalgie, c’est-à-dire une douleur au niveau du genou. Cette douleur est discontinue et dite mécanique. Cela signifie qu’elle survient ou s’accentue lors de l’effort, et s’atténue ou disparaît au repos.
La douleur du genou peut être légèrement différente en fonction de l’articulation touchée. Elle est plus diffuse si la gonarthrose affecte l’articulation fémoro-tibiale. Lorsque l’arthrose touche l’articulation fémoro-patellaire, la douleur se concentre essentiellement à l’avant du genou.
Difficultés à marcher : la douleur au genou peut entraîner des difficultés à se mouvoir. La marche, le piétinement et le port de charge peuvent notamment être particulièrement douloureux.
Raideur articulaire : après une longue période d’inactivité, notamment après une nuit, les genoux peuvent paraître bloquer. Les articulations peuvent avoir besoin de quelques minutes pour retrouver leur mobilité.
Les traitements de la gonarthrose
Il n’existe pas de traitement définitif à la gonarthrose. La prise en charge consiste à soulager les symptômes. Elle s’appuie sur un suivi médical régulier et peut être soutenu par :
- le port d’orthèse, un appareillage qui va soutenir la fonction articulaire ;
- l’usage d’une canne si nécessaire ;
- un accompagnement nutritionnel et diététique en cas de surcharge pondérale ;
- un traitement médicamenteux à base d’antalgiques pour soulager la douleur ;
- des infiltrations de corticoïdes si nécessaire ;
- la chirurgie en dernier recours avec la pose d’une prothèse du genou.
Prévenir la gonarthrose
La prévention de la gonarthrose consiste à limiter au maximum les facteurs de risque. Il est ainsi conseillé de :
- maintenir une alimentation saine et équilibrée ;
- pratiquer une activité physique régulière, celle-ci incluant aussi bien les activités sportives que la marche à pied ;
- limiter la pression exercée sur les articulations en améliorant par exemple l’ergonomie de son poste de travail.
Thérapie : qu'est-ce qui aide l'arthrose du genou ?
Jusqu'à présent, il n'existe aucun traitement qui s'attaque aux causes et les élimine. Les mesures se limitent donc à soulager la douleur, à augmenter la mobilité et la performance de marche, et à ralentir la progression de l'arthrose. Mais si l'arthrose ne se guérit pas, elle n'est pas un coup du sort auquel il faut se soumettre. Au contraire, vous pouvez faire beaucoup vous-même pour ralentir la dégradation du cartilage et atténuer les symptômes, notamment en renforçant les muscles et en adoptant certains comportements.
Médicaments
L'objectif du traitement médicamenteux est d'éliminer les symptômes de l'arthrose de l'articulation du genou : soulager la douleur, inhiber l'inflammation et ainsi restaurer ou améliorer la mobilité. Après tout, les mouvements doivent redevenir indolores ou du moins moins moins douloureux le plus rapidement possible.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des médicaments qui peuvent soulager la douleur et inhiber les processus inflammatoires. Ils ne contiennent pas de cortisone, d'où leur nom : le terme "non stéroïdien" les distingue des préparations contenant de la cortisone. Les représentants typiques de ce groupe de médicaments sont, par exemple, l'acide acétylsalicylique, l'ibuprofène, le diclofénac et le kétoprofène. Ils sont tous utilisés pour traiter les douleurs articulaires et, à quelques exceptions près, sont disponibles sans ordonnance. Les AINS peuvent être appliqués sur la zone du genou sous forme de pommade ou, si cela ne suffit pas, ils peuvent être pris sous forme de comprimés, par exemple. Les AINS ne doivent être utilisés que pendant une courte période et à la dose la plus faible possible : Ils sont destinés à soulager les symptômes aigus.
Parfois, d'autres analgésiques sans l'effet anti-inflammatoire des AINS sont utilisés pour l'arthrite de l'articulation du genou. Ils servent exclusivement à soulager les symptômes.
L'utilisation la plus courante de la cortisone dans le traitement de l'arthrose est aujourd'hui l'injection : un glucocorticoïde, qui est apparenté au corticoïde propre à l'organisme, est injecté dans l'articulation du genou, souvent associé à un anesthésique local. Par rapport aux corticoïdes sous forme de comprimés, cela présente l'avantage que la substance n'agit que là où elle est nécessaire. Les corticoïdes ont un effet anti-inflammatoire. Les injections de ces médicaments peuvent donc être utiles à court terme dans les cas d'arthrose activée où les autres mesures thérapeutiques ne sont pas efficaces. Une injection doit être effectuée dans des conditions aussi aseptiques (stériles) que possible.
Chez les patients pour lesquels les AINS n'ont pas un effet suffisant ou ne peuvent être administrés en raison de contre-indications, des injections d'acide hyaluronique dans l'articulation du genou peuvent être envisagées comme option thérapeutique. Cependant, les études sur l'effet de ces préparations sont très contradictoires.
Les études sur les substances actives que sont le sulfate de chondroïtine et la glucosamine, qui sont utilisées comme compléments alimentaires ou comme médicaments, sont également contradictoires. Un bénéfice n'a donc pas été prouvé avec certitude.
Quel praticien consulter pour des douleurs au genou ?
Vos douleurs au genou s’accentuent et vous hésitez à poursuivre vos activités quotidiennes et sportives ? Pourtant, s’il s’agit d’arthrose, le maintien de l’activité peut ralentir l’évolution de la pathologie. Consulter est essentiel pour déterminer le comportement à adopter.
Si la douleur est encore ponctuelle, votre médecin généraliste pourra certainement vous accompagner pour trouver un traitement apaisant les symptômes.
Dans le cas où la douleur s’installe et s’intensifie, il est préférable, sur recommandation de votre médecin généraliste, de consulter un spécialiste. Ainsi, un rhumatologue ou un chirurgien orthopédiste si la pathologie est plus développée, sera à même de confirmer ou non qu’il s’agit de gonarthrose.
Se faire opérer ou non de la gonarthrose
Se faire opérer ou non de la gonarthrose est une question légitime en cas de douleur et de gêne fonctionnelle forte. En effet, toutes les opérations chirurgicales présentent des risques : infection, complication post-opératoire, anesthésie, traumatisme, entre autres. Il est donc important de considérer l’intensité, la fréquence et la durée de la douleur ainsi que d’évaluer la gêne occasionnée au quotidien (par exemple, une mobilité réduite). Le stade de la gonarthrose et la zone de cartilage altérée par la pathologie seront également des éléments qui favoriseront ou non le choix d’une intervention. Dans tous les cas, la consultation médicale est nécessaire pour le diagnostic et le choix du traitement adapté. Toutefois, il est indispensable que le patient soit volontaire et non contraint pour espérer le succès total et faciliter la récupération.
Avant d’envisager cela, il est recommandé de suivre des traitements conservateurs. Parmi les plus courants, on compte les infiltrations, la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou encore le port d’une genouillère.
Gonarthrose : quelles interventions chirurgicales ?
Pour soulager la gonarthrose, trois principaux types d’interventions sont pratiquées : le nettoyage arthroscopique, l’ostéotomie et l’arthroplastie. Ces opérations de la gonarthrose visent à améliorer le confort quotidien par la chirurgie.
Le nettoyage articulaire par traitement arthroscopique vise à retirer les corps étrangers (particules de cartilage) et à régulariser le ménisque pour fluidifier le mouvement mécanique du genou en cas d'arthrose.
L’ostéotomie consiste à rectifier une déviation du genou pour mieux répartir les pressions en retirant un « coin » de l’os tibial. Le genou est alors redressé et les appuis modifiés. Cette intervention est particulièrement indiquée lorsque le patient présente un genu varum (en parenthèses : les genoux ne se touchent pas même les jambes serrées) ou genu valgum (genoux en X).
L’arthroplastie a pour but de remplacer l’articulation par une prothèse partielle (unicompartimentale) ou totale du genou.
Une rééducation est nécessaire pour améliorer l’angle de flexion après l’intervention chirurgicale. Elle peut être suivie en cabinet de kinésithérapie ou dans un centre de rééducation selon les cas.
Intervention arthroscopique : quelle pérennité ?
Une étude américaine menée sur 180 patients démontre cependant qu’au bout de 24 mois, le bénéfice ressenti (perception de la douleur) par les personnes atteintes de gonarthrose ayant bénéficié d’un nettoyage arthroscopique serait moindre que celui perçu par les patients n’ayant eu que des incisions placebo, sans nettoyage articulaire. Ces recherches menéesvisent à montrer la brièveté du bénéfice d’une telle intervention. Notons que ce type d’étude (placebo) n’est plus autorisé par le comité de Protection des Personnes.